Quelques conseils pour débuter en photographie culinaire

Je reçois régulièrement des messages pour obtenir des conseils en photographie culinaire et j'avais envie de répertorier ici les principales questions qui me reviennent. Si vous débutez en photographie culinaire, cet article est fait pour vous ! Et vous savez quoi, je suis certaine que vous avez déjà tout le matériel nécessaire à la maison pour vous constituer un studio d'appoint. 

Pour débuter en photographie culinaire, pas besoin de matériel sophistiqué, l'important est d'user de petits trucs avec les matériaux que l'on dispose pour manipuler la lumière. Comme le disait mon prof de photographie à l'université, « on peut écrire de la m**** avec un stylo Montblanc et faire de la poésie avec un stylo Bic », vous aurez compris l'idée ... J'ai toujours gardé cette phrase en mémoire car peu importe le matériel utilisé, ce qui compte en photographie, c'est de développer son regard et de comprendre comment la lumière interagie avec l'objet photographié. 

Pour y parvenir, un seul mot : pratiquer ! Voici quelques pistes pour vous aider à pratiquer la photographie culinaire et améliorer vos photographies. 




L'appareil photo

Pour débuter, pas besoin d'investir dans un appareil ultra sophistiqué, un appareil de base suffit amplement (de type reflex, où l'on peut intervertir les objectifs). L'idéal est de pouvoir photographier en macro (que ce soit en mode prédéfini ou avec un objectif macro) mais on peut obtenir de bons résultats avec un objectif standard pour débuter. Donc pas besoin d'investir des sommes dans l'appareil photo au début.

La source de lumière

La meilleure source de lumière reste la lumière naturelle car c'est celle qui reflète le mieux les tons des couleurs. On a tendance à croire que les photographies seront plus belles lorsqu'il y a un grand soleil. Au contraire, en plein soleil, les ombres seront plus vives et les contrastes parfois trop forts (à moins que ce soit l'effet recherché). C'est lorsque le ciel est nuageux que l'on obtient une lumière plus douce et homogène. Le moment de la journée idéal est en fin de matinée où la lumière du soleil est la plus intense. 




Diffuseurs et réflecteurs

Les diffuseurs et réflecteurs permettent de jouer avec la lumière. Tels que leurs noms l'indiquent, le diffuseur laisse passer la lumière en la diffusant, c'est à dire qu'il la « dilue », alors que le réflecteur la reflète pour venir éclairer les zones plus sombres. 
Comment créer un diffuseur ?
Le diffuseur est un voile blanc qui va laisser passer la lumière à travers, tout en la filtrant. Il peut être créé à l'aide de n'importe quel tissu ou voile blanc. On peut utiliser des rideaux blancs accrochés à la fenêtre par exemple. L'idéal est d'avoir deux types de rideaux diffuseurs selon l'intensité de lumière désirée : un voile blanc léger et un rideau blanc plus opaque, il n'y aura alors qu'à tirer les rideaux pour varier le niveau de diffusion.
Comment créer un réflecteur ?
Le réflecteur peut être fait à partir de planche de bois blanche, carton blanc, ou tout autre matériel blanc et opaque qui pourrait refléter la lumière. Pour créer un réflecteur fait maison, il suffit de se munir d'un grand carton blanc que l'on trouve dans les magasins de création ou de matériel de bureau. On peut utiliser le carton blanc tel-quel ou y coller une feuille d'aluminium sur une des deux faces pour que la lumière reflétée soit encore plus vive.  

L'aliment photographié

Certains aliments ou accessoires reflètent différemment la lumière. Les matières brillantes comme les bouteilles en verre, les objets vernis ou les soupes et sauces peuvent créer des reflets de lumière qui viennent parasiter la photographie, il faudra alors jouer avec l'angle pour les éviter. De manière générale, les surfaces mattes font moins de reflets de lumière et ''attrapent'' la lumière de façon plus douce. Pour les aliments liquides, il sera important de varier l'angle de prise de vue afin de faire disparaître les reflets de lumière. Cependant, les reflets disgracieux peuvent être effacés avec un logiciel de retouche. 

Les effets et trucages

Ici, je vous dirais : pas de trucages surréalistes ! En photographie culinaire, l'important est de montrer l'aliment tel qu'il sera mangé, sans en truquer l’apparence. Aussi, ma devise est pas de gaspillage, l'aliment photographié doit pouvoir être mangé après la séance. Pour cela, il est important de comprendre comment réagit l'aliment et de jouer avec ses textures. On tourne le plat sous son meilleur angle pour masquer les parties les moins photogéniques. Pour donner du volume à un aliment plat (cookies, tartelettes, etc.), ils peuvent être photographiés vus de haut ou en les empilant. Enfin, les logiciels de retouche permettent de supprimer les derniers éléments parasites qui auraient pu échapper à la prise de vue : fil de tissus qui dépasse, poussière sur le fond, filtre de lumière, etc.




La composition de la photographie

La composition de la photographie est importante à penser, elle doit être simple. Un aliment ferra davantage envie s'il raconte une histoire. On peut disposer en arrière plan les différents aliments qui composent la recette et des ustensiles de cuisine. Par exemple, lorsque l'on photographie un gâteau aux fruits, on peut laisser apparaître quelques fruits en arrière plan, des ustensiles de cuisine qui ont servis à la préparation ou jouer avec le fond (sur un coin de table, à côté d'une fenêtre ou dans des mains).  





Finalement, s'il n'y avait qu'une chose à retenir en photographie culinaire, c'est qu'il n'y a pas besoin de matériel sophistiqué pour obtenir de bons résultats, l'important est de beaucoup pratiquer et de jouer entre les réflecteurs et diffuseurs pour comprendre la réaction de la lumière avec l'aliment photographié. 

Points à retenir : 

►  Photographier à la lumière naturelle

►  Raconter une histoire autour du plat photographié

►  Utiliser des diffuseurs et réflecteurs avec du matériel de base

►  Pas de trucages superflus

►  Et finalement ... pratiquer


Enfin, si vous commencez à faire beaucoup de photographie culinaire, vous verrez certains changements dans vos comportements. Si vous vous retrouvez dans les situations suivantes, pas d'inquiétude, c'est bon signe !

►   Vous vous retrouvez en équilibre, pieds nus, sur une table un peu bancale (ou toute autre position acrobatique) pour obtenir un angle de vue très spécifique.

►  Vous ne permettez à votre entourage de manger que les gâteaux moches ou ratés tant que les photographies ne sont pas terminées.
 
►  Vous cuisinez un plat uniquement parce que vous l'avez imaginé dans votre tête et qu'il serait beau à photographier.
 
►  Enfin ... vous achetez des vêtements parce qu'ils ferraient un bon fond photo, ou votre vernis parce qu'il irait bien avec vos petites cuillères (à ce niveau, vous avez la photographie culinaire dans la peau, c'est sur !).

Bonnes photos ! :-)